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Dans le domaine sculptural, Alexander Calder avec ses "mobiles" avait, au début
des années 1930, laissé place au hasard (art cinétique). La musique aléatoire en
reprend le principe quand le compositeur détermine avec précision les conditions
d’exécution d'une oeuvre dont le résultat est imprévisible. Ce n’est donc pas
tout à fait
une libre et totale improvisation puisqu’il y a référence à une partition ou un
programme dont le but est entre autre d'éliminer
toute subjectivité et toute volonté esthétisante de la part de l’interprète
qu'il faudrait plutôt qualifier dès lors d'"exécutant". Dans un cadre fixé par
le compositeur (par un texte explicite, par un graphisme, etc.), il appartient
donc à l'exécutant d'opérer des choix sur les paramètres constitutifs de la
musique (rythme, motif, polyphonie, harmonie, timbre, intensité,
localisation...). Le compositeur américain John Cage est la référence dans ce
courant développé au début des années 1950 dont les idées sont sans doute plus
importantes que les résultats. Le
courant aléatoire exercera une influence déterminante sur la
forme ouverte proposée à Darmstadt par Boulez et
Stockhausen en 1957 de même que sur la
musique stochastique de Xenakis. L’année suivante, Cage sera invité à Darmstadt. Son maître,
Henry Cowell avait, dès le milieu des années 1930, introduit le concept d'elastic
form.
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