Swing

Comment faire que la musique swing ? Les baroqueux se battent pour l’interprétation des notes inégales, les pianistes pour interpréter le rubato chez Chopin ou Schumann. Les jazzmen, pour leur part, estiment que sans le swing il n’y pas de jazz. Jerry Roll Morton, en 1907, intitule une de ses compositions Georgia Swing. Les syncopes du ragtime appellent déjà ce balancement (to swing : se balancer). Mais c’est surtout à partir de 1930 que la notion de swing s’impose aux big bands du Jazz Hot. Il tient dans cette part indicible entre le respect du texte et la part personnelle de ou des exécutants qui donne au tempo une certaine élasticité. Au fond, c’est ce que le musicologue Hugo Riemann, dès 1884, évoquait avec un terme plus savant l’« agogique ». Le swing ne s’écrit pas, il se sent, se respire, et chaque musicien a le sien. La difficulté naît quand il s’agit de l’appliquer à une formation composée de plusieurs musiciens et solistes. C’est là que les formations de Duke Ellington, Count Basie, Flechter Henderson, Benny Goodman (baptisé "le roi du swing") s’imposent et donnent au swing toute sa réalité vivante. Référence : Duke Ellington, It Don’t Mean a Thing if it Ain’t Got that Swing  (ça ne veut rien dire si ça ne swingue pas). C'est tout dire ! 9

              
2 CD Frémeaux et Associés               2 CD Frémeaux et Associés
Livret documenté de Pierre Carlu       Livret documenté de Pierre Carlu