Système naturel

Le système naturel prend en compte les données acoustiques telles qu’elles sont dans la réalité physique. Si l’on reprend le système attribué à Pythagore, la gamme est constituée d’une série de quintes (do-sol-ré-la-mi-si-fa#-do#-sol#-ré#-la#-mi#(fa)-si#. Or, ce si# n’est pas l’équivalent du do de base transposé 7 octaves plus haut : il y a un comma (1/4 de demi-ton) de différence. Du reste, la quinte mi#-si# est très désagréable à l’oreille dans le système naturel, raison pour laquelle on l’appelle « quinte du loup ». De même, le théoricien italien Gioseffo Zarlino (1517-1590) dans son traité Istitutione harmoniche (1558)concevra un système reposant sur la valeur de la tierce (5/4) reconnue alors comme consonance parfaite. Du coup, le résultat amenait à faire une différence entre une note dont la hauteur était calculée comme quinte d’une première note ou comme tierce d’une seconde : le la est plus haut comme quinte du ré que comme tierce du fa. Bref, la notion d’accord parfait (do, mi sol) est reconnue comme une succession de tierces à partir d’une tonique, elle établit pour chaque note de la gamme des fonctions propres et dégage la notion de tonalités majeures et mineures. Toutefois, reconnaissant pour justes les trois accords majeurs et les trois accords mineurs établis à partir des degrés de base (do, fa et sol) du ton d’ut, certaines tonalités ne pouvaient être atteintes. Pour remédier à cette situation inconfortable, on a fini par adopter le système tempéré, commode, habituel à partir du XVIIIe siècle, mais pas naturel.
Pour en savoir plus, consultez
http://perso.orange.fr/fbessac/temperament/index.htm et lire le livre ASSELIN Pierre-Yves, Musique et tempérament, Costallat (1985) si vous avez la chance de le trouver !