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Musique associant des instrumentistes qui jouent en direct à des sons préenregistrés fixés sur bande. Une pratique qui tentera beaucoup de compositeurs à partir des années 50 mais qui rencontrera la résistance des interprètes en raison des contraintes infligées par le caractère immuable, figé, des sons enregistrés avec lesquels il n'est point d'"interprétation" possible. Il faudra attendre l'apport des sons numériques et leur traitement par l'ordinateur pour générer un rapport interactif plus souple. 1951 marque les débuts de la musique avec Jazz et jazz d'André Hodeir pour piano et bande, ou encore Musica su due dimensioni de Bruno Maderna pour flûte et bande mais ces petites pièces s'effacent devant la partition plus ambitieuse d'Orphée51 de Pierre Henry pour voix, instruments et sons enregistrés également de 1951 remaniée en 1953 sous le titre logique d'Orphée 53, véritable opéra sur un livret de Pierre Schaeffer donné en création à Donaueschingen, le 10 octobre. Un grand nombre d'ouvrages emprunteront cette voie soit en mixant sons enregistrés et instruments soit, plus prudemment, en intercalant des éléments enregistrés au milieu de parties confiées à des instruments. Ce dernier cas trouve une légendaire illustration avec Déserts d'Edgar Varèse dont la création le 2 décembre 1954 au Théâtre des Champs-Elysées provoque un mémorable scandale. La rigidité occasionnée par le défilement immuable de la musique sur bande trouvera des prolongements plus souples avec la Live electronic music et la Musique interactive 9 |