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La musique de film fut d'abord la musique d’accompagnement du cinéma muet avec les premières partitions de Romolo Bacchini (La Malia dell'oro, 1905) et de Camille Saint-Saëns (L'Assassinat du duc de Guise, 1908). On distingue dans les films les musiques diégétiques intégrées à l'action ou au récit, pouvant être entendues par les personnages à l'image, des musiques extra diégétiques, extérieures à l'action, assimilables à une musique de scène* qui apporte un commentaire, une ambiance, au récit. Un travail rigoureux et précis est exigé des compositeurs qui doivent minuter les séquences musicales en fonction de la durée des scènes. Par ailleurs, le compositeur de musique de films est tenu de se plier au caractère du scénario (dramatique, humoristique, science-fiction, historique...) le contraignant à écrire dans des styles très différents pour les formations les diverses. Au temps du muet - qui ne fut jamais silencieux - on fournissait aux musiciens un synopsis musical (cue sheet) délimitant les différentes séquences du film. Tout un répertoire fut établi sous forme de catalogue (Drammafil, Tragicfilm, Mysticfilm, Gaietyfilm, etc.) repris, dès 1919, dans la fameuse Kinothèque de l'Italien Giuseppe Becce (1877-1973). À partir du film sonore (Le Chanteur de jazz d'Alan Crosland , 1927), les compositeurs collaborent plus étroitement à la réalisation du film dans un style musical hollywoodien hérité du postromantisme européen, adroit mélange de musiques des comédies musicales*, d'opérettes*, de chanson et de jazz*. La synchronisation de l'image et de la musique enfin réalisée dans les années 1930, ils imposeront progressivement leur marque personnelle (le musique anticipant sur la réalisation cinématographique) et le succès les entraînera parfois à tirer de leur musique de film des suites symphoniques destinées au concert (Alexandre Newski de Serge Prokofiev, 1939). IL faut attendre les années 1950, pour que certains compositeurs sortent des conventions hollywoodiennes, et proposent des partitions plus personnelles. Aujourd’hui, de jeunes compositeurs écrivent de nouvelles partitions pour des films muets comme Guillaume Connesson pour Les Rapaces d’Erich von Stroheim (1924). L’écriture cinématographique avec ses contraintes temporelles a exercé une certaine influence sur l’écriture opératique. La musique de film n'a pas toujours bonne presse considérée par certains compositeurs comme « alimentaire ». Néanmoins, Bernard Hermann, Max Steiner, Erich Wolfgang Korngold, Arthur Honegger, Georges Duhamel, Ennio Morricone, Milkos Rozsa, Nino Rotta, Maurice Jarre, Philippe Sarde, Gabriel Yared, John Williams, pour ne citer que quelques-uns ont, dans ce genre, composé d'incontestables réussites.. => Comédie musicale. 9 |